vendredi 6 mars 2015

Arsène coquin

L'été ne semblait pas vouloir finir. La chaleur et l'humidité assommaient la population devenue complètement léthargique. Ce n'est qu'à la tombée de la nuit qu'on commençait à pouvoir respirer, que la fraîcheur nocturne apportait du réconfort. Les températures et l'ensoleillement stimulaient toutefois les envies ... et certains corps brûlaient de chaleurs tropicales.

Perséphone avait décidé de s'endormir toute nue, entre ses draps propres et parfumés, en laissant la baie vitrée entrouverte pour ventiler et rafraîchir son lit. La brise légère caresserait sa peau brûlante, en attendant, le rêvait-elle, qu'un bel inconnu vienne l'enlever, la prendre... la faire grimper aux rideaux.

Depuis plusieurs nuits, depuis le début du printemps pour être franche, la jeune fille soupirait d'un désir inassouvi, avait hâte de sentir une peau de mâle contre la sienne, de sentir un sexe dur contre son ventre, une bouche aspirer la sienne, un corps écraser le sien.
Mais pas n'importe lequel : celui du mâle qui la faisait fantasmer, cet inconnu, ce "voleur de cœur" dont elle avait entendu parler, qui dévalisait sans vergogne les belles des beaux quartiers tout en les gratifiant d'une nuit inoubliable ... Arsène Coquin !
Elle n'osait le verbaliser mais son esprit ne pouvait s'empêcher de l'imaginer : elle désirait le sentir vibrer dans sa bouche, entre mes mains ... Elle rêvait de soupirer de plaisir sous ses baisers, sous ses caresses, sous ses coups de reins....

Elle avait résisté un long moment, comme un enfant qui veut surprendre le Père Noël lorsqu'il passe déposer les cadeaux aux pieds du sapin mais la fatigue de la journée l'avait finalement saisie; trop de chaleur, trop de stress au travail. Elle dormait maintenant. Dormait mais d'un sommeil léger. N'avait-elle pas entendu un bruit ? Elle leva la tête, le corps moite. Non, seulement des branches agitées par le vent frais de la nuit. Un vent si agréable, une caresse sur sa peau chaude ... Elle se rendormit. Soudain un autre bruissement, un rideau qui bouge, une ombre furtive ... Non, hélas, à nouveau, c'était plus un rêve, un désir, qu'une réalité.
Mais, tapi dans l'ombre, Arsène souriait. Voyeur !

Ce fut finalement une caresse, très légère, sur le dos, dans le creux de la colonne vertébrale qui sortit la belle endormie de son sommeil. Imperceptiblement, elle sentait une étoffe glisser le long de son dos, une caresse avec un ruban de soie ! Elle ouvrit les yeux et croisa son regard ! Deux yeux bleu-verts perçants, presque lumineux dans la pénombre de la chambre ! Il était là, celui dont elle avait rêvé tant de nuits auparavant ! Mais avant que le moindre son puisse s'échapper de ses lèvres, Arsène appliqua une main ferme sur sa bouche. Elle ne pouvait pas crier. "Chuuuut !", susurra-t-il à son oreille.
Mais Perséphone n'était pas au bout de ses surprises. Elle ne pouvait pas bouger non plus : profitant de son sommeil, le cambrioleur lui avait noué les poignets et les chevilles aux montants du lit ! Elle était ligotée, nue, à plat ventre sur son lit, totalement livrée aux pulsions de cet homme !

Perséphone ressentit soudain une boule d'angoisse en plein ventre. Qui était-il en réalité ?  Seuls ses yeux étaient visibles car il portait une cagoule aussi noire que sa tenue de sport. N'allait-il pas lui faire du mal ? Sa réputation n'était-elle pas romancée, exagérée, embellie ?
Le doute sur les intentions du cambrioleur fondirent comme une crème glacée au soleil, ou plutôt comme une glace sous une langue agile.
En effet, les mains de l'homme en noir se posèrent sur les épaules de la jeune femme ligotée, glissèrent le long du dos et saisirent d'une poigne ferme les fesses fermes de sa victime. Dans la seconde qui suivit, il plongea son visage dans cette partie charnue de son anatomie et entreprit d'en explorer chaque parcelle avec une langue suave, douce, caressante ... exactement comme dans les rêveries les plus torrides de Perséphone. Elle était rassurée. Elle allait être livrée à un doux, très doux supplice.

Arsène n'avait retroussé sa cagoule que pour découvrir le bas de son visage. De toute façon, ligotée comme elle l'était, Perséphone ne pouvait pas le voir faire. Elle devait "se contenter" d'apprécier ses caresses buccales ...
Le cunnilingus s'intensifia au fil des minutes. Le "violeur" détacha les chevilles de sa "victime" et la retourna d'un coup sec. Elle était maintenant sur le dos, bras croisés au-dessus de la tête et mains toujours liées au montant du lit. Arsène lui releva brusquement les jambes à tel point que les genoux de Perséphone étaient presque au contact de ses épaules. Dans cette position, il pouvait la dévorer de toute l'avidité de sa langue et de sa bouche. Elle fondit encore plus sous les délicieuses explorations linguales de son visiteur du soir. Elle ne put réprimer des gémissements de plus en plus sonores qui semblèrent irriter le cambrioleur. Ne voulant certainement pas alerter le voisinage, il interrompit son cunnilingus, laissa les jambes de Perséphone retomber sur le lit, baissa son pantalon de sport et réduisit au silence sa victime ... d'une façon tout à fait personnelle : en lui enfournant son pénis gonflé par le désir dans la bouche.
Perséphone crut s'étouffer tant le sexe d'Arsène l'emplissait. Sans ménagement, il joua avec sa bouche comme s'il s'agissait d'un vagin. Elle était à deux doigts de suffoquer ...  lorsqu'il la laissa enfin reprendre son souffle.
Mais ce n'était que pour mieux la posséder. Il la retourna à nouveau, revenant à la position initiale, le visage contre les draps, la saisit par les hanches, la souleva légèrement et s'enfonça en elle d'un puissant coup de reins. Perséphone laissa échapper un cri mais, cette fois-ci, l'homme n'y porta pas attention. Il semblait mû par des pulsions animales de mâle en rut; et sa femelle soumise savourait chaque ruade avec beaucoup de plaisir ! Elle se cambra au maximum pour s'ouvrir et être pénétrée au plus profond d'elle. Ses sensations étaient très intenses, elle se sentait complètement "remplie" par toute cette chair virile et comme hypnotisée par la testostérone émise par son "animal nocturne".

Arsène la besogna des heures puis l'abandonna épuisée, rassasiée, sur le lit dont les draps portaient les traces et parfums de leur torride chevauchée. Il disparut dans le noir, sans un mot, emportant avec lui un peu de son cœur ...

Perséphone, plongée dans le sommeil après son orgasme, se réveilla soudain en sueur avec une pensée en tête : Arsène est un cambrioleur ! Que lui a-t-il dérobé ?
Elle secoua ses poignets et les rubans de soie, déjà desserrés par la violence du coït, tombèrent sur les draps. Elle se leva et se précipita sur sa petite boîte à bijoux. Ouf ! Intacte ! Perséphone se dirigea ensuite vers le salon où bon nombre d'appareils électroniques pouvaient être chapardés puis revendus facilement. Non, tous là. Elle retourna dans sa chambre et examina son dressing ... Un tiroir était ouvert. Ses culottes ! Arsène avait volé toutes ses petites culottes !

Mais quel gredin ce Coquin ! Qu'allait-elle mettre demain au travail ? 

2 commentaires:

  1. Dans la mythologie grecque, Perséphone (en grec ancien Περσεφόνη / Persephónê, chez Homère Περσεφόνεια / Persephóneia) est une des principales divinités chthoniennes, fille de Zeus et de Déméter. Elle est d'abord connue sous le simple nom de Coré (Κόρη / Kórê « la jeune fille »), ou encore « la fille », par opposition à Déméter, « la mère » (ἡ Μήτηρ / hê Mếtêr). Déesse du monde souterrain (les Enfers), elle est également associée au retour de la végétation lors du printemps, notamment dans les Mystères d'Éleusis.

    Elle est assimilée à Proserpine (en latin Proserpina) dans la mythologie romaine.

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  2. Arsène est un prénom masculin, du grec « arsen », mâle.

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